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  • Matthieu Gaines
  • Amateur, dans le désordre, de littérature, de poésie, de musique, enfin de tous les mots.
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14 septembre 2011 3 14 /09 /septembre /2011 19:43

Quand je ne t’attendais pas

je tenais mes larmes à deux mains

je marchais blanc le long des minutes

échouées près des marges de tous les livres

 

Quand je ne te cherchais pas

je cachais mes yeux du jour nu

je comptais lentement les ciels

qui m’advenaient et brouillés prenaient la fuite

 

Quand je ne te connaissais pas

je regrettais ma mémoire endormie

je parlais sans comprendre comme en rêve

avant de m’éveiller muet

 

Quand je ne te voyais pas

je riais vide à m’en plier

je distendais tellement les musiques

j’avais les yeux prêts à te voir

sans le savoir

quand je ne t’avais pas rencontrée

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11 juin 2011 6 11 /06 /juin /2011 16:35

 

À tes yeux pleins d’extase, et de fièvre, et d’ennui,

je donnerai ces vers – que d’un souffle tu brises –

car c’est dans cet abîme énorme où je me grise

que j’oublie seulement la lenteur de la pluie.

 

Dans ces océans noirs, tant de clarté promise,

et tant d’éternité ! Tant de jours ! Tant de nuits !

 

De tes yeux, pleins de peur et d’innocence encore,

laisse-moi, toujours pâle – impalpable gardien –

comme une ombre attacher mon avenir au tien,

oh ! laisse-moi m’ancrer à ce mystérieux port

 

où l’immense est trop court et où le temps n’est rien

qu’un insecte placide et lent qui nous dévore.

 

Pour tes yeux pleins d'ivresse et de bonheur cachés

garder quand tant d'aurore aura déteint sur hier,

des escales sans fin égrenées sur la mer,

j'attacherai mon chant si frêle à ce rocher.

 

Il attendra bien, lui, guetteur cousu de vers,

noir ou blanc ton retour à ce cœur arraché.

 

Car sans tes yeux pleins de mystère et de silence,

où vivre ? À ta croix je ne serai pas martyr

mais des vagues le chant saura bien me punir

d'y voir entremêlé le mien, plein d'arrogance.

 

Tes yeux, laisse-les moi si tu dois repartir,

prête-les moi, tes yeux, pour encore une danse.

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6 juin 2011 1 06 /06 /juin /2011 19:27

 

Dans notre éternité ta minute immobile

aspire encore au jour Sois la racine et l’arbre

et l’aube et l’horizon Sois mon eau sois mon ile

La nuit trop courte attendra bien

 

Mais fuir Se libérer À quai tous les navires

ont rompu s’envolant leur amarre

Ton rêve indéfini comme eux souvent chavire

et sombre en les eaux pourpres Mais l’inconnu l’espoir

 

Lendemain trop semblable aspirer au silence

comme enfin s’étirer la tête à demi vide

et trembler grelottant d’être empli d’une absence

alors gratter la peau Mais l’ailleurs est limpide

 

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14 avril 2011 4 14 /04 /avril /2011 18:18

Toute une vie côtoyer ce violoncelle rauque

et puis y rechercher l'écho des vagues

qui me font penser à tes yeux

parfois

 

Un souvenir évaporé, presque impalpable

- les nuits bruyantes et rares alors -

me lie aux dunes cent fois rêvées,

soeurs ici-bas d'astre brûlant,

parcourues ivre les yeux clos,

la bouche salée d'océan.

 

Si la mémoire est

seule

 

combien ce chant m'enivre ! Et ton parfum !

Joue pour mon coeur encore cette basse nostalgique ;

vibrant d'ailleurs,

couleur d'avant,

ce violoncelle rauque est mon ancre aujourd'hui.

 

Recueille un peu des pluies

que je t'envoie ; attend, espère-moi,

ton violoncelle rauque est mon ancre aujourd'hui.

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 18:41

C'est l'heure obscure et lourde où le sol est inerte,

où la lumière est basse et s'étend sur les pluies

recueillies sur la terre, et mêlées de pétales ;

une heure herbe-trop-verte, une heure ciel-de-suie.

 

C'est la minute où sous la main le buis frissonne

dans l'attente indécise, et de crainte et d'envie,

du coup de vent qui roule et va tout emporter.

 

Soudain l'instant résonne et le monde rugit.

 

C'est la seconde où l'homme est seul entre deux forces,

écrasé par le ciel hurlant, couleur d'enclume,

contre une terre noire aux avides écorces,

aux racines dissimulées par nulle brume.

 

C'est l'instant où l'effroi est vivant - c'est la terre

et le vent - l'oeil aux cieux - la bouche en la poussière.

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 13:54

Être celui qui songe, en un corps vague, une idée chaque fois comme recommencée. Dormir les yeux ouverts, immobilité d'arbre, si trompeuse, n'est que le premier pas - il y en aura tant d'autres ! Ensuite viennent, dans le désordre, les respirations à l'envers, la clarté qui fait son nid dans l'œil entraperçu, la main, la chaleur.

Il n'a pas peur, celui qui m'écoute, de garder la bouche noire. c'est le noir intérieur, celui de la terre après la pluie, c'est le noir où s'abritent  les mots germés d'un sol fertile. On le sent mieux, ce noir, pieds nus, l'odeur d'humus piquant la bouche et la narine. C'est rassurant comme une gorgée d'eau fraîche en plein soleil. Alors les mots, tranquilles, se déploient lentement, en lignes, en pages, en branches de cet arbre qui est moi.

Bientôt l'idée s'embrase, au soleil, un matin, libérée, colorée, triomphante, enthousiaste, aguerrie, symphonique, extasiée, vrombissante, pathétique, éborgnée, écorchée, agonique, consumée. Bientôt l'idée m'écœure et tout est à refaire, et je songe à nouveau, un sourire neuf aux lèvres.

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4 avril 2011 1 04 /04 /avril /2011 17:09

Merci à toi, l'étrangère et la soeur, l'amie d'un soir et celle qui erre dans l'ombre depuis toutes les années. Merci pour les mots et les écrits. Merci pour les sourires - ces gifles solaires - et les vagues bruissantes de ta voix, lentement évanouie ou qui revient, qui redevient marée. Merci pour ton écoute, mon chant sera toujours à toi. Merci pour la lueur, dans tes yeux de badiane, quand je dis ces mots légers - pour toi , ou à toi - que tu soupèses un instant, presque un instant de trop, et que tu dis simplement j'aime.

Merci pour tes tes cadeaux d'espoir et de croyance, de mon enfance à maintenant. Merci de vieillir à mes côtés, quelque loin que tu sois, et, si proche, de savoir parfois te faire impalpable. Merci d'être ma plume et mon rocher.

Merci de rire à mes côtés, d'aimer, merci de partager ces longues minutes sans musique où le sifflement du vent seul est la couleur de nos minutes. Merci de regarder avec moi le dessous des feuilles d'arbre, et d'y lire le ciel par transparence. Merci d'avoir rêvé avec moi, et mon âme à rêver parfois s'égare encore.

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 18:15

Elle a suspendu à ses yeux

Une horloge aux aiguilles vides

Qui donne seule à l’instant vieux

Le temps d’oublier l’heure avide

L’éternité s’est arrêtée

Atterrée pour la regarder

 

Son battement de cils gracile

Fait oublier le battement

Des heures du temps imbécile

Qui vole ces précieux moments

Mon cœur s’est lui-même arrêté

Doucement pour la voir passer

 

Plongé dans sa pupille en gouffre

Un sablier lentement coule

J’attends j’espère enfin je souffre

Égaré seul parmi la foule

Elle ne s’est pas arrêtée

Ne m’a pas même regardé

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 21:13

Ton oeil écarlate et noir

M'est un flot rempli d'ailleurs

Qui m'emporte ô désespoir

D'en effleurer la chaleur

De ton ressac la rumeur

S'est évaporé ce soir

 

Balancé roulé d'errances

En égarements sans trêve

Je suis l'océan qui danse

Aux escales toujours brêves

La mer jusque dans mes rêves

Ton nom murmure en cadence

 

Lorsque le jour se prolonge

Et teinte d'ambre la mer

Alors plus que tout me ronge

Le doute poison pervers

Car ton oeil vague et amer

Je ne le connais qu'en songe

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9 mars 2011 3 09 /03 /mars /2011 23:46

Entrelacés longtemps dans les laines l'hiver,

  Colorés sous la pluie, chauds sous l'écorce grise,

    Nos corps d'un monde mort refusent toute emprise

      Et se font par bravade un arbre toujours vert.

 

      Mais quel est le bonheur dénué de travers ?

    Comme la vie s'allonge et que le temps s'enlise,

  Comme ta lèvre oublie sa couleur de cerise,

Le souci désormais me ronge comme un ver.

 

T'espérer éternelle, et te garder encore,

  Et te chérir toujours quand les jours seront vieux,

    Du crépuscule pourpre à l'écarlate aurore.

 

    Serons-nous immortels l'un à l'autre à nos yeux ?

  Je chéris nos instants, je hais l'heure qui passe,

Quand de tes yeux mûris son souvenir s'efface.

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