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  • Matthieu Gaines
  • Amateur, dans le désordre, de littérature, de poésie, de musique, enfin de tous les mots.
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19 septembre 2013 4 19 /09 /septembre /2013 11:13

parler parler parler n’être qu’un retenti

s’effacer devant l’onde où se noient les visages

affranchir sa pensée des mots et des images

et vibrer d’une voix quand le sens est parti

 

réchauffer le métal d’une gorge étourdie

quand on n’a plus qu’un fer rougi pour tout message

et pour unique don les mots comme un voyage

encore oser un cri craquant comme assourdi

 

quand le son se fissure et que les mots s’emmêlent

égarés que la voix rupture écorchée d’elle

épuise enfin sa force et se masque étranglée

 

même alors essayer dans un silence frêle

pour un moment encore oser tout enflammer

comme un éclair enfin parler parler parler

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12 septembre 2013 4 12 /09 /septembre /2013 18:43

Les jours sont longs de sommeil et de brume

En septembre où, comme un manteau fripé,

La feuille brune a recouvert l’année,

Et les matins sont voilés dans l’écume.

 

La mer s’est tue et le sol s’alourdit,

La ville espère un soleil de béton

Mais c’est la pluie qui, de son lent frisson,

Souvent réveille, aux heures assourdies…

 

Chaque septembre, aigre-doux, est semblable

Et dans le ventre, au cœur, un peu serré,

Chacun ressent son appel impalpable,

 

L’enfant, l’espoir encore un peu vivace ;

L’adulte, enfant qui oublie d’espérer,

Sait bien qu’un jour enfin septembre passe.


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10 juillet 2013 3 10 /07 /juillet /2013 13:06

Apprendre à tes côtés

la chaleur, les parfums, les nuits comme cachettes

et les secrets brûlants, et les douleurs secrètes,

apprendre l’été.

 

Apprendre tous les jours

les regards, les baisers, les bonheurs et les rêves,

attendre dans tes yeux, voir que le jour s’y lève,

apprendre l’amour.

 

Apprendre lentement

combien dure un instant, l’éphémère patience

endurer les oublis, permettre la distance,

apprendre le temps.

 

Et sans que l’on comprenne

apprendre les regrets, soupçonneux et jaloux,

et sans savoir comment tout détruire entre nous,

apprendre la haine.

 

Mais sans l’autre on est mort,

tu m’es tout, je te manque, ensemble on s’est rêvé

alors tout faire enfin, vouloir se retrouver…

et apprendre encore.

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27 mars 2013 3 27 /03 /mars /2013 18:26

Si les regards trop lourds te font grincer les dents,

si le temps semble long, si l’hiver est trop tiède,

si tu trembles d’avoir tant de force en-dedans

et rien pour l’exprimer, pour appeler à l’aide,

 

s’ils sont tous étrangers, inconnus, s’ils sont sourds

à tes cris de détresse, aveugles à tes gestes,

si chaque mot s’écorche à leur tourner autour

dans leur indifférence aux relents indigestes,

 

si tu sens quelquefois ton poing, sans le vouloir,

se crisper à percer de tes ongles au sang

ta paume endolorie, dans une fureur noire,

et si tu  vis chaque heure en rêvant d’être absent,

 

enfin si tu n’as pas ta place où que tu sois,

et si tu crains tandis que s’écoulent les heures

de voir glisser le temps, de devoirs en faux choix,

et de laisser ta chance, inutile, en demeure,

 

brûle, embrase et soumets ! Ta vie n’est pas figée,

tes jours ne sont qu’à toi, et tu n’as qu’une chance !

Brûle, embrasse et dévore ! Nul ne peut diriger

tes pas, nul n’a ta force et nul ton existence !

 

Brûle et fais donc brûler le monde à travers toi.

Si tu dois parler : chante, et crie ! Pas de murmure !

Brûle, et regarde-les se tenir seuls et froids.

Brûle et délivre-les si tu peux de l’obscur…


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26 mars 2013 2 26 /03 /mars /2013 18:12

J’ai rencontré, griffés sur du vieux bois,

au hasard d’une salle ou d’un banc défoncé,

des vers plus forts, plus drôles, plus adroits,

des mots qui refusaient la poussière glacée ;

 

des mots vivants, loin des anthologies,

des bouts d’éclats de rire aux échos ravageurs,

des citations lancées sans nostalgie,

communiant, malgré l’âge et malgré les lecteurs.

 

Moi je l’envie, cette poésie brute

liant des inconnus au hasard des années,

beauté sauvage et création sans chute

où chaque mot témoigne un auteur fasciné.

 

Je veux en être, écrire en un instant,

parler des amitiés comme on parle d’orage :

parfois trop bref, coup de foudre ou de vent,

mais qui change à jamais l’aspect d’un paysage.


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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 18:55

Quand je suis muet je l’écris, glissement grinçant du crayon qui noircit les cahiers. Alourdir le silence de ces chants ou de ces cris, peupler les lignes pâles de petits fragments d’éternité – vois, l’instant demeure quand sa raison a fui – me fait parfois trembler. Les frissons pour moteur, les sensations au bout des doigts, j’étire infiniment comme on raffine ; et le mot minéral passe de l’eau au roc. D’un moment fluide et bref créer cette idée : « toujours ».

 

Mais quand mes mains m’abandonnent et qu’à ma lèvre seule tient ce qui me sépare de la solitude, ce qui me lie à l’autre, la vibration toujours est là, elle n’a que changé de corde. Comme un violon qu’on essaye, ma gorge a ses ratés, ses craquelures, ses silences trop lourds. Les mots éclatent en sons vivants rien n’est figé ni maîtrisé consonnes en guerre voyelles en l’air tout se répond.

 

Écrire ou parler, fugue à deux tons sans arrêt reconstruite, écrire ou parler n’est rien sans l’en-dedans. Quand je couche les cris sur papier, quand j’écris à haute voix, tout est vibrant, vivant, l’instant et l’éternel pour toujours éclatant.

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23 mars 2013 6 23 /03 /mars /2013 17:26

Dis-moi pourquoi, quelle insolence,

dis-moi pourquoi l’oubli a dit ses premiers mots,

comment retarder son tempo,

comment ralentir sa cadence.

On a bien trop de jours à rêver à nouveau,

on a si peu d’instants, continuons la danse.

 

Sur l’oreiller ensommeillé,

sur l’oreiller repose, inutile et rêveuse,

une mémoire silencieuse,

une mémoire un peu rouillée.

J’ai tant à dire encore à ces minutes creuses,

j’ai tant de souvenirs qui hantent mes cahiers.

 

Dans l’appartement, en silence,

dans l’appartement vide où vivait notre histoire

je vis sans cesse un même soir,

je vis sans cesse ton absence ;

au fond tu n’as gardé je crois que peu d’espoir

et tu n’as pas voulu me laisser une chance.


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22 mars 2013 5 22 /03 /mars /2013 19:32

Dans un ciel souple et lent j’ai cherché ton image,

et tant d’ombres franchi de bois intemporels

que mes yeux se sont clos du contraste cruel

de ténèbre et d’éclat, d’arbre et cieux sans nuages.

 

J’ai cherché tes couleurs dans les douleurs cachées

que chaque homme révoque, aussitôt qu’elles sont sues,

mais ces cris silencieux m’ont trop souvent déçu,

consumés par la foule et bientôt recrachés.

 

Les grondements du peuple, des idées, du temps :

pas plus. Je veux laisser ces combats légitimes

à d’autres, qui sauront les traiter dans l’intime

et ridiculiser mes mots de débutant.

 

Moi, mes chants sont lumière et musiques sans nombre,

et je t’ai découverte un matin, belle et nue,

couverte de soleil ; et, seul à t’avoir vue,

je t’ai jalousement ramenée dans mon ombre.


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21 mars 2013 4 21 /03 /mars /2013 17:20

ensemble un peu amers

goûtons un peu l’amour

étranger étrangère

laissons brûler le jour

un instant éphémère

au souvenir trop court

souviens-toi de toujours

aimer dans la lumière

 

j’ai tenté cent détours

j’allai jusqu’en enfer

ne te trouvant toujours

ni au ciel ni sur terre

j’ai ri des troubadours

j’ai maudit les trouvères

mais jamais nulle mer

n’a chanté ton retour

 

la cendre ou la poussière

à la fin du parcours

certitude de fer

d’un inconnu trop lourd

mais j’ai franchi les guerres

échappé aux vautours

suivant têtu le cours

que m’offrait la rivière

 

navigant à rebours

sur un flot de travers

je me suis rendu sourd

au désespoir où j’erre

la foudre et le velours

l’abstinence et la chair

j’ai tenté les mystères

pour trouver ton amour

 

ensemble avant la mer

goûtons un peu l’amour

rêvons qu’on peut le faire

laissons brûler le jour

j’ai chanté solitaire

un souvenir trop court

souviens-toi que toujours

je cherche et je t’espère


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8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 17:34

trop longtemps j’ai tourné, prisonnier volontaire

figé, perdu, brisé, j’ai perdu la lumière

et manqué le déclic

                                   j’ai toujours l’ironie

mais ni feu ni éclair, ni la faim ni l’envie

 

aucun rythme n’est tu, tout est caché, latent,

noyé sous la poussière – il me faudra du temps

pour cracher d’autres mots qui ne soient pas mort-nés

pour griffer d’autres chants sur un nouveau cahier

 

je te sens, là,

                        brisure !

à fêler – c’est ma force –

de mots ma propre écorce

j’ai d’immenses blessures

 

comme d’infinies ondes

auxquelles seulement je sais me ressourcer

quand je suis isolé, quand je m’aliène au monde,

mon propre prisonnier


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