Bonjour à toi, lecteur égaré - ou non.
Ce blog ayant fait son temps, mes textes migrent sur https://silenceecrit.wordpress.com/
Au plaisir de t'y rencontrer
Matthieu
Bonjour à toi, lecteur égaré - ou non.
Ce blog ayant fait son temps, mes textes migrent sur https://silenceecrit.wordpress.com/
Au plaisir de t'y rencontrer
Matthieu
Que l’on s’en aille
et c’est la fracture
qui résonne
on se chamaille
ou l’on frissonne
plus vraiment sûrs
frappant d’un coup fatal
sous mon armure
sous mes écailles
tu m’empoisonnes
et moi je te capture
douleur métal
douce figure
je t’emprisonne
nos entailles
ne sont à personne
qu’à nous bien sûr
embrassons nos blessures
enlaçons nos failles
que l’on perdure
que nos retrouvailles
enfin sonnent
le retour de jours qui rassurent
azur.
T’espérer idéale
et tes lèvres rêver
lentement soulever
ton mystère et ses voiles
vouloir te dévorer
de douceur en scandale
que ne puis-je aujourd’hui
choisir un tel bonheur
simple et plein de douceur
au lieu de quoi l’ennui
tient mes jours et mes heures
et s’accroche à ma vie
qui n’a jamais souffert
n’adora qu’à moitié
et je veux t’adorer
qu’importe si je perds
mon sommeil mes pensées
lorsque tes bras m’enserrent
mais je désire en vain
et mes vœux sont poussière
qui s’envolent en l’air
je te verrai demain
comme je t’ai vue hier
je te verrai de loin.
Rêver comme un écho chaque instant près de toi
et n’oser m’éveiller que lorsque tu te livres
à tes côtés me sentir ivre
et libre pour une heure un bonheur hors-la-loi
d’heure en heure t’attendre et te revoir trop tard
espérer chaque jour que la nuit ralentisse
chaque nuit que le jour pâlisse
et ces moments offerts regretter leur départ
si je pouvais des jours durant pour ton sourire
ensorcelé comme en un conte m’endormir
ne m’éveillant qu’à ta rencontre
mais chaque seconde à ma montre
m’est un cruel abîme où je crains ton oubli
tant je sais que sans cesse un sentiment faiblit.
As-tu déjà senti le fleuve
son flot grandit jour après jour
en avril en décembre et qu'il neige ou qu'il pleuve
il trace son parcours
parfois brûlant comme de lave
et d'autres fois chargé de glace
le fleuve se poursuit sans but et sans entrave
il coule et le temps passe
inconcevable force il coule
et chaque décision l'entraîne
et renforce son flot qu'immuable il enroule
et sur ta vie s'enchaîne
as-tu déjà senti son cours
inaltérable t'emporter
et sa force c'est toi qui la nourrit toujours
depuis que tu es né
coule-toi longtemps dans le fleuve
tant que tu peux en profiter
elle arrive bientôt et d'une force neuve
elle va tout dévier
sans dire un mot et sans un geste
en se tenant simplement là
le fleuve immense et toute une vie comme lest
se retournera sur ses pas.
De tes bras qui m'attirent
ne garder qu'un parfum
qu'un mirage un refrain
n'espérer qu'un sourire
m'inventer une histoire
au fond de tes yeux sages
et n'offrir pour visage
qu'un palais des miroirs
leur offrir mon départ sur le prochain navire
si je peux conserver un peu ton souvenir
et tout abandonner le coeur brisé sourire
mais oublier ton nom pas pour tout un empire
déchirer mon passé
j'en suis capable aussi
si je pouvais ainsi
espérer t'enlacer
mais qu'on me donne un dieu
l'ordre de l'adorer
d'un mot je l'abattrai
pour l'espoir de tes yeux
leur offrir mon départ sans espoir de retour
si je peux conserver nos souvenirs trop courts
et tout abandonner me perdre pour toujours
mais oublier ton nom jamais pas un seul jour
j'ai renversé mes doutes
et n'ai plus que ta loi
mais qu'importe ma voix
tu ris quand tu m'écoutes
leur offrir mon départ comme ultime victoire
si je peux conserver l'idée de ton regard
et tout abandonner me maudire et déchoir
mais oublier ton nom c'est vivre dans le noir.
J'avais laissé dans l'eau tant d'obscures paroles
à la seule nature ou à toi destinées,
l'hiver est survenu qui les a pétrifiées
ces chansons pour l'oubli aux sombres auréoles.
Dans ce cristal nouveau à présent purifiés
les mots me semblent crus, eux que je voulaient fous.
Combien j'ai regretté ces rimes sur ton cou !
Sur tes lèvres cerise ô combien j'ai rêvé...
Ressonges-tu parfois lorsque craque le givre
aux timides chaleurs que dessous la façade
nous-mêmes nous vivions, écoeurés du trop fade,
du quotidien morose, et nous rêvant comme ivres,
aux transports hésitants, aux discours à demi,
à nos quinze ans qu'on fit revivre par hasard ?
Quand tant de solitude emplissait nos regards,
il a suffi d'un mot et nous avons frémi.
J'avais laissé tant d'eau, tant de terre et de ciel,
j'avais mis tout un monde entre cette autre et moi,
il t'a suffi d'un rire et j'étais sous ta loi,
il t'a suffi d'un jour et je disais C'est elle.
À trop vouloir oser,
les yeux mi-clos le sourire hésitant,
qu'avons-nous dit dans ces moment gâchés :
moins que tout, la fracture ou le néant ?
Rieur je leur dirai
Elle a passé comme un mois de juin passe
et jaunit, croix sur le calendrier ;
et mon rire me sera trop vivace.
Peut-être dans tes phrases
je resterai dans les respirations,
caché dans ces silences que l'on croise
quand personne ne fait plus attention.
Nous étions dès l'abord
deux souvenirs qui marchions côte à côte
sans le savoir, deux espoirs déjà morts,
tant de bonheur dans nos yeux, tant de fautes !
Si les cieux ont crevé toute leur eau d'hiver
Mais n'ont pas su noyer l'espoir
C'est elle
Comme un avril qui s'est perdu
Si la terre a tremblé jetant à bas les murs
Mais n'a pas su briser les hommes
C'est elle
Comme un soleil de réconfort
Si le temps s'est enfui aspirant au silence
Mais n'a pas su sécher les rires
C'est elle
Comme un sourire au coin des lèvres
C'est toujours elle au plus profond des nuits de doute
Ainsi qu'un matin qu'on espère
C'est elle
Comme une aurore après la pluie
Et c'est elle toujours qu'on rêve à nos côtés
Ainsi qu'une discrète amie
C'est elle
Pour tous les jours toutes les nuits
Les soleils couchés
dans le Rhin s'emmêlent
au rebord du ciel
tout effiloché
les soleils qui dansent
dans les flots lissés
aux franges glacées
du Rhin sans méfiance
chacun à son tour
s'abîment joueurs
ultimes lueurs
qui sombrent toujours
sous les eaux d'argent
novembre se passe
et les soleils glacent
dans le Rhin changeant
moi j'observe et j'erre
aux abords du Rhin
et mes pas sereins
crissent au jour d'hiver.